En cette fin d’année, s’annonce le départ du centre
ville de la dernière librairie de la ville, en l’occurrence
« Majuscule ». Certes, on nous annonce qu’il s’agirait d’une
restructuration dans un autre lieu moins coûteux en location mais force est de
constater que depuis maintenant des mois, la part réservée au livre y est de plus en plus modeste et sous certains aspects
inexistante. Il nous faut désormais craindre le pire : la disparition
totale d’un véritable libraire à Tourcoing. Ce serait un désastre culturel là
où beaucoup avait été réalisé pour le développement de la lecture publique.
Sans doute n’a-t-on pas pris suffisamment garde ces dernières années à mener
une politique en ce domaine associant initiative publique (nos
bibliothèques municipales) avec des professionnels de qualité que sont nos
bibliothécaires, nos associations culturelles et l’initiative privée, libraires
et éditeurs, notamment régionaux en s’appuyant sur le conseil général et pour
l’édition sur le conseil régional.
Librairie près de la mairie, photo Nord Eclair |
Car enfin, il est incompréhensible qu’après la
disparition des libraires comme — pour ne citer qu’eux — Piedanna, rue de la
cloche, Sainte Beuve, rue de Tournai puis place de l’Hôtel de Ville et surtout
le Furet du Nord, la question ne se soit pas posée alors que ce dernier
réinvestissait à Roubaix en centre ville, ville qui a le plaisir d’avoir en
plus nombre de libraires indépendants, courageux et dynamiques (Les Lisières, Autour
des mots, Le Cep, etc…).
Le plaisir de la lecture ne commence –t-il pas par
cette déambulation dans les rayons d’une librairie, à la recherche ou non d’un
ouvrage, de repartir avec celui auquel on n’avait pas pensé après un entretien
avec un ami de rencontre ou suite au conseil avisé de ce professionnel cultivé
qu’est le libraire proche ?
Le nouveau centre commercial pourrait offrir un lieu
propice à un commerce culturel mais un accord imbécile interdit la présence
d’un commerce de presse qui pourrait pourtant compléter utilement une
librairie. Quand on pense d’ailleurs qu’il est désormais impossible de trouver
dès l’après-midi le grand quotidien national du soir !
Une initiative urgente est à prendre en ce domaine.
C’est un premier vœu pour 2015 !