dimanche 23 février 2020

Municipales chez le ministre-candidat… Brèves de la semaine


Monsieur le ministre Darmanin n'exclue pas de rester ministre après l'élection municipale ! Si je comprends bien en cas de victoire, il ne sera pas maire et placera comme ce fut le cas quelque supplétif docile de son conseil à la place ou à l'inverse, en cas de défaite on doute fort que le Président puisse confier un nouveau poste ministériel à qui n'a pas recueilli l'approbation du suffrage universel.

Conclusion, la tête de liste LREM ne sera pas maire !

Les brèves de la semaine II

Dimanche16 février : Le poids de la brochure de campagne du ministre candidat, outre les dommages dorsaux qu'il peut occasionner aux militants qui la diffusent, est sans doute proportionnel à la crainte qu'il doit éprouver quant à sa réélection. Le contenu marque une certaine coûteuse ostentation quant au bilan et aux propositions exemptes, soit dit en passant, de toute référence politique sur son propre bilan. Enfin les oppositions ont du grain à moudre.

Lundi : Ainsi, il en va des pages consacrées aux séniors, la peur de dire les vieux ce qui serait incorrect en période électorale, extension du cadeau de fin d'année, gratuité des transports… merci, merci aussi pour avoir diminué la pension des retraités en augmentant la CSG, l'un compense-t-il l'autre ?

Mardi : Je suis frappé par le vide politique de la plupart des listes concurrentes, en particulier celle, apolitique, soutenue par l'ancien maire socialiste de Tourcoing "plus démocratique, plus durable, plus solidaire, plus vivante.."; de quoi mobiliser ce qui reste d'électeurs socialistes !

Mercredi : pages culture de la brochure ci-dessus mentionnée, où l'on se prend à rêver du temps où la ville était citée en exemple pour son développement culturel. Il en reste une forme de mépris des créateurs : conflit avec le Centre Dramatique National, abaissement de la politique muséale conduisant à l'absence de conservateur pour le musée, absence d'une politique claire de développement culturel fondé sur la présence de grands créateurs œuvrant de nouveau en toute indépendance pour le plus grand profit des tourquennois et un adjoint à la culture sans voix…

Jeudi : J'apprends que la liste du Rassemblement National a eu la plus grande peine à trouver une salle privée pour la venue de M. Bardella, deux propriétaires s'étant désistés à la dernière minute ! Etrange, non ? Il est vrai qu'elle acquiert dans le paysage de plus en plus de crédibilité en tant qu'opposant républicain au ministre Darmanin..

Vendredi : Je traverse Wattrelos couvert d'affiches de Dominique Baert maire sortant mais recouvert presque trop discrètement d'un autocollant : "soutenu par LREM"…Là au moins ses opposants, PS orthodoxe qui l'avait exclu et le RN sont à la manœuvre et placent le débat où il doit être…

Samedi : La Voix du Nord juge la campagne atone… Il faut dire que par le passé la culture politique des journalistes locaux faisait qu'ils laissaient une large place à la politique et étaient des relais efficaces à défaut d'être toujours impartiaux ; mais autre mœurs et autre contraintes pèsent sur eux, hélas.. Force est de constater cependant le déséquilibre des moyens d'autant plus que peu de listes ont véritablement affiché leur engagement politique d'alternative face à LREM et son ministre pourtant minoritaire dans les urnes aujourd'hui…


samedi 15 février 2020

Municipales : brèves politiques de la semaine


Dimanche 9 février: La liste du Rassemblement National mène campagne, forte des résultats antérieurs à Tourcoing. Son appel à l'unité des républicains a peu d'effet. Elle reste une alternative crédible au ministre candidat si elle développe son action politique à un autre niveau.

Lundi : Huit listes face à celle de Darmanin; à croire que l'on veut lui ouvrir un boulevard avec des listes de complaisance ou alors est-ce un simple signe de la déliquescence du politique.

Mardi : Où sont passés "Les Républicains" ? à genoux devant le ministre de Macron. Dans une ville à forte présence depuis toujours du gaullisme social pas un candidat pour y faire référence. Enfin il n'est pas trop tard, Debout la France est à la manœuvre.

Mercredi : La liste conduite d'Union des gauches (LFI, PCF,…) conduite par le fils de l'ancien maire socialiste Devloo est à saluer pour son engagement politique clair contre le "ministre de l'action publique et de l'inaction municipale"(sic).

Jeudi : pas de sigle politique sur les affiches du ministre Darmanin, aurait-il peur d'assumer la politique de LREM tant contestée ? Cela est pourtant au cœur du débat électoral, l'opposition semble bien molle à ce sujet...

Vendredi : Bousculade pour être de la liste du ministre Darmanin, la soupe d'"En Marche" n'est pourtant pas du goût des tourquennois, rappelez-vous les résultats aux européennes, Le Rassemblement National était largement en tête. Ces élections seront très politiques, première occasion de battre le macronisme.

Samedi : On ne peut qu'être triste de voir la disparition des socialistes, et pour plusieurs responsables le reniement de leurs convictions. Je pense à la place qu'occupaient dans la vie politique, sans remonter jusqu'à d'Inghels, les maires Louis Paris, René Debesson, Guy Chatiliez, Maurice Devloo…

samedi 18 janvier 2020

Une liste populaire et républicaine ?


Vendredi soir première réunion publique pour la création d'une liste municipale à Tourcoing, conduite par Julien Bailleul avec le soutien de Debout la France de Nicolas Dupont Aignan, en présence de Jean-Luc Landru, secrétaire départemental et d'adhérents tourquennois.

Quelques dizaines de concitoyens de toutes origines ont répondu à l'invitation et débattu sans à priori quant à la nécessité d'une offre politique de rassemblement républicain d'alternative à la municipalité" sortante, soutien à la politique menée par Macron et son plus fidèle représentant le ministre Darmanin.

Cette liste souhaite s'appuyer sur la tradition du gaullisme social aujourd'hui trahi par la majorité actuelle et appelle d'ores et déjà les tourquennois patriotes, portés par les luttes sociales à rejoindre le combat qui s'entame….

La mise en place d'une liste républicaine populaire se poursuit en s'appuyant sur les revendications sociales de nos concitoyens. Nous appelons donc à rejoindre Julien Bailleul pour renforcer la liste soutenue par Debout la France. Bon courage à ces jeunes militants dans leur engagement collectif face aux représentants de la politique libérale actuelle. Retrouvez sur ce blog et sur christianmaes.fr l'actualité politique des municipales. Vos contributions sont les bienvenues.

samedi 13 janvier 2018

Mémoires : 1983 "Tourcoing : la première de la classe en culture"


A quelques semaines des élections municipales de mars 1983, le périodique du parti socialiste "l'Unité" publiait un long article sur Tourcoing dont l'essentiel était consacré à la politique culturelle. Même si je fus à l'époque un des artisans de cette politique, j'en ai fait une lecture critique et objective en considérant que déjà à cette époque le rayonnement de Tourcoing au plan national n'était pas un vain mot. Je reprends donc les passages les plus pertinents dont un certain nombre de points mériteront des commentaires ultérieurs. Cet article bien entendu partisan est cependant assez conforme à ce que dirent différents médias qui à l'époque parlaient du Tourcoing culturel que la présence de grands noms attirait : Le Monde, France Culture, Télérama, Le Matin etc. Il peut servir de point de repère à ca qui fut une aventure sans pareille.

"Références incontournables de I’art dramatique et de la musique, Gildas Bourdet et Jean-Claude Malgloire ont été installés à Tourcoing par la volonté de l'équipe socialiste et y resteront... par la force d'un deuxième mandat. Sinon la droite a promis de tout détruire"

Ce sous-titre polémique quant aux intentions de la droite devait s'avérer en partie vrai. J'y reviendrai. Mais en voici l'essentiel qui me parait encore aujourd'hui assez juste.

"TOURCOING, vous connaissez ? Il y a quelques années encore, on situait cette ville avec le réflexe de la récitation tout comme jadis les enfants des écoles égrenaient sagement — Pondichéry, Karikal, Chandernagor... — les comptoirs français des Indes, sans accorder à ces lieux aucune autonomie propre. Tourcoing ? Bah, oui : Lille – Roubaix – Tourcoing, pourquoi ? Et la cité de se retrouver noyée au cœur d'un triangle régional, là-bas, dans le Nord du textile."

"Ça, c'était avant. Avant les élections municipales de 1977 qui ont amené la gauche à la mairie. Parce que, maintenant, changement de décor : Tourcoing n'est plus dissimulée sous les brumes de l'anonymat ; Tourcoing, on connaît. La ville existe bel et bien. Et seule : reconnue comme l'un des lieux les plus doués en essor culturel sur tout le territoire français. Sur ce chapitre, vraiment, chapeau bas ! Il suffit d'ailleurs de lire le menu pour s'en rendre compte. Un exemple au hasard : où donc se nichent Gildas Bourdet et Jean-Claude Malgloire, deux des créateurs les plus flamboyants d'aujourd'hui qui n'en finissent pas d'accumuler les prix et les récompenses (1) ? Réponse : à Tourcoing. Eh oui ! Gildas Bourdet et son théâtre de la Salamandre (souvenez-vous : « Martin Eden », « Britannicus », « Attention au travail » et, plus récemment, « les Bas-Fonds »), Malgloire et son ensemble orchestral « la Grande Ecurie de la Chambre du Roi » sont bien là. Coqueluches de la France artistique, références incontournables de l'art dramatique et de la musique des années quatre-vingt, ils ont été installés à cet endroit précis de l'Hexagone par la volonté de l'équipe socialiste et y resteront... par la force d'un deuxième mandat de gauche si, toutefois, celui-ci voit le jour en mars prochain" (…)
Disons à ce sujet que l'équipe municipale était socialo-communiste et que membre du parti communiste au début du mandat c'est grâce à mes multiples contacts avec de nombreux intellectuels et créateurs communistes, avec Jack Ralite, Ivan Renar, que fut mis en place cette priorité culturelle fondée sur la création. Comme beaucoup de metteurs en scène, Antoine Vitez, Jean-Pierre Vincent…Gildas Boudet était communiste et venait de la ville du Havre !
A ce sujet cette politique fit l'objet d'intenses débats entre socialistes tenant de la priorité à l'animation et à la médiation progressive entre le peuple et la culture de haut niveau et le puissant groupe communiste qui défenseur de la création artistique comme pilier de l'accès et de la démocratisation culturelle.

"Car, en dépit d'un bilan positif évident, en dépit même de cette renaissance inespérée de la cité qui est devenue l'un des atouts majeurs de la création culturelle française, la carte de Tourcoing n'est pas jouée d'avance (…)

La plus belle réussite
En gros, les élus socialistes se sont efforcés de promouvoir une politique nouvelle, cohérente, en opposition avec la politique sans perspective que la droite avait menée. Ce qui explique le bon nombre de projets à long terme comme le plan énergétique communal (prévu pour les deux ans à venir), un plan de reconstruction scolaire, le réaménagement de la circulation ou, encore, l'aménagement de l'usine Flipo en centre culturel largement diversifié (12 000 m2 qui abriteraient la bibliothèque et le musée municipaux, un musée archéologique, un centre d'action culturelle, les archives municipales et, enfin, une grande salle de 800 m2 à vocation multiple). Un dossier qui intéresse considérablement le gouvernement puisque l'ensemble des directions du ministère de la Culture concernées par ce sujet se sont rendues, il y a peu, sur les lieux de cette ancienne usine désaffectée, qui fut rachetée en 1980 dans l'esprit d'une conservation du patrimoine architectural du siècle dernier."
L'usine Flipo était située en plein centre ville à hauteur aujourd'hui de l'avenue Salvatore Allende, entre la rue de Tournai et la place Miss Cavelll. Ce témoignage architectural de l'industrie textile m'avait frappé notamment par cette immense salle de la machine à vapeur dotée de vitraux dignes d'une cathédrale. La période politique permettait ce genre d'ambition comme le témoignaient les premières études.

"La culture... Le mot est lâché. Si Tourcoing a ratissé son paysage urbain, a réchauffé autant que faire se peut son problème de l'emploi, a créé un vaste complexe sportif et bâti un nouveau foyer-restaurant pour les personnes âgées ; si la municipalité a construit trois nouvelles écoles, décidé d'offrir des allocations-vacances pour les enfants défavorisés, c'est quand même dans le domaine de la culture que le pari socialiste tourquennois a connu sa plus belle réussite.

Observons : le mandat qui vient de s'écouler a vu naître la Salamandre, compagnie dramatique devenue théâtre national ; l'Automne culturel, un festival qui prend de plus d'ampleur ; l'Atelier lyrique de Jean-Claude Malgloire ; le centre d'action culturelle de l'Espierre et l'Ensemble instrumental de Flandre-Wallonne. Tout cela pour un budget culturel municipal qui est inférieur à ce qu'il était auparavant (on ne dépasse pas, aujourd'hui, toutes structures comptées, 8 % du budget) puisque la ville, en donnant un toit à de réels talents, a réussi à faire intervenir le gouvernement. Pourquoi un tel choix ? « Parce qu'il n'y a pas de vie sans création artistique et que ce qui est culturel est également politique », souligne Christian Maes, adjoint au maire, chargé de l'éducation, de la formation et de la culture. Et il poursuit : « Cette décision relève d'un combat idéologique. S'appuyer sur la création de grande qualité, c'est une marque de profond respect pour la classe ouvrière. Tourcoing, avant, n'était que le parfait reflet de la bourgeoisie en place : un théâtre municipal, un musée, un conservatoire, une école d'art et le traditionnel pèlerinage vers l'opéra du Nord, situé à Lille. On se donnait les moyens d'entretenir une certaine classe sociale, point à la ligne. "
Ce qui avait beaucoup attiré de grands créateurs c'est la totale liberté qu'ils avaient dans leurs choix de création, la ville se réservant au travers de son festival "Automne culturel à Tourcoing" les choix d'action proprement municipaux mais en parfaite harmonie avec l'ensemble de la politique de soutien à la création contemporaine
.
"Lorsqu'il n'y a rien dans une ville, la bourgeoisie a toujours les moyens de se déplacer. Pas les ouvriers dont le temps libre est mesuré. Nous avons donc eu le désir de faire progresser cette notion de temps libre en présentant ce qu'il y a de mieux... »

Jean-Claude Malgoire
 Christian Maes sait de quoi il parle. C'est lui, personnellement, qui s'est battu pour le retour de Gildas Bourdet que la précédente municipalité avait chassé. C'est lui qui a monté « l'affaire Malgloire » (pour laquelle, au sein d'un syndicat intercommunal la ville ne débourse que 2,7 millions de francs) ; lui encore qui s'est battu pour son festival automnal, subventionné principalement par la région et dont on vient de fêter le cinquième anniversaire avec cinquante-six concerts et spectacles de théâtre et six expositions (dont une superbe rétrospective David Hockney, plus importante encore que celle de Beaubourg) étalés sur un mois et demi. Une manifestation qui a attiré plus de 50 % de spectateurs issus de la région, dont environ 35 % de Tourquennois. Cause première du réveil de la cité et de la reconquête de sa place au sein de l'Hexagone, la culture est également pourvoyeuse d'emplois : l'Atelier lyrique compte onze permanents, la bibliothèque (un effort sans précédent vient d'être fait en faveur de la lecture publique) a créé vingt-trois emplois et la Salamandre, de par son nouveau statut, a également embauché. Et l'on pourrait encore ajouter .la multiplication des conservatoires de quartier (quatre viennent de voir le jour) ainsi que l'agrandissement de l'Ecole supérieure d'expression plastique que l'Etat aide actuellement financièrement. Sans compter, également, les retombées économiques : si les restaurants et les commerçants n'ont pas encore pris le pli d'un nouveau Tourcoing by night, l'hôtel Ibis, lui, avoue que 60 % de ses recettes viennent de l'effervescence culturelle de la ville."
 
A la fin du mandat le centre dramatique devient "Théâtre National de Région" dans une négociation qui eu lieu avec Pierre Mauroy, l'Idéal Ciné racheté par la ville et confié à Gildas Bourdet devient un centre de création essentiel aujourd'hui toujours vivant bien que remis en cause par l'actuelle municipalité,"L'Espierre" est promu Centre d'Action Culturel reconnu par l'etat et bénéficiant de 66% de subvention. La lecture publique, parent pauvre (Tourcoing étant avant dernière dans le classement des villes de plus de 50000 habitants en ce qui concerne sa bibliothèque) prend son essor.

"Et les Tourquennois, eux, comment vivent-ils cet élan ? « Il convient de reconnaître que tous les Tourquennois ne se précipitent pas aux « Bas-Fonds » ni au « Couronnement de Poppée », avoue Christian Maes. Mais ça vient. Au printemps théâtral de Bourdet, on comptait un tiers de Tourquennois sur seize mille personnes. C'est déjà ça. 
Face à ce boum inespéré, la droite n'a qu'une parole. Détruire, disent-ils. Ce qu'ils veulent ? Fermer l'Idéal-Ciné où œuvre Bourdet, virer Malgloire, supprimer le centre d'action culturelle (qui sera reconnu par l'Etat en 1984). D'où un risque énorme pour la- ville, celui du recul. A l'heure où bon nombre de dossiers sont en route ; à l'heure où le gouvernement semble avoir élu Tourcoing pour y créer en 1986 l'une des cinq grandes écoles françaises des Beaux-Arts, l'élection de la liste d'opposition couperait court à tous ces projets".
La droite dirigée par Stéphane Dermaux gagne les élections. Elle remet en cause comme prévu le centre d'action culturel qui disparait, annule la nouvelle édition du festival, tente de fermer le musée des Beaux Arts, ne donne pas suite au projet Flipo… ; saborde le projet de rénovation de la scène du théâtre municipal faisant de celle-ci un des lieu les plus important de la région mais les contradictions internes entre le maire et son adjoint à la culture feront que beaucoup sera préservé pour un temps…Un long déclin s'en suivit.

Et le journaliste concluait :"C'est l'enjeu de Tourcoing, en mars prochain. Même pas quitte ou double. Mais bien plus l'annulation ou le banco. La continuité dans le sunlight ou le plongeon, tous feux éteints, dans la morosité terne. Reste à savoir si les Tourquennois pourront continuer de voir clair dans le noir..."

 " (1) Gildas Bourdet a obtenu en 1979 le prix Georges Lerminier de la meilleure création théâtrale présentée en province (Syndicat de la critique) pour « Attention au travail » et Jean-Claude Malgloire a obtenu en 1982 le prix Claude Rostand de la meilleure création musicale présentée en province (Syndicat de la critique) pour « le Couronnement de Poppée "

samedi 9 décembre 2017

De l'opportunisme, à Tourcoing et ailleurs…

En cette fin d'année, je regarde les six derniers mois de la vie politique et sociale de ma ville qui, à bien des égards, est un miroir local des ambiguïtés de la vie nationale. Depuis quelques temps son nom est souvent cité au point de la confondre, dans l'imaginaire collectif avec sa voisine si proche, Roubaix ; dernièrement c'est Renaud Camus qui la prenait pour exemple (à tord?) de sa théorie du "Grand remplacement".


mercredi 26 avril 2017

Un vote populaire et souverainiste

J'ai toujours considéré à la fois comme élu et militant engagé que ma ville, bourgeoise et populaire, industrieuse et indépendante, alliant progressisme et tradition était très politique dans les choix qu'elle faisait, cela s'est confirmé ce dimanche et c'est réconfortant pour l'avenir..

Les résultats sont tombés et en ont surpris plus d'un, à commencer par le maire qui outre cette qualité, est un homme politique engagé au plus haut niveau de "Les Républicains". Les voix de Mélenchon et Le Pen arrivés en tête auxquels on peut ajouter celles de Dupont Aignan donne un total de 58,8% laissant loin derrière l'"Umps" et son ultime avatar M. Macron.

Mes concitoyens se sont réveillés, la participation est excellente même si elle ne rejoint pas encore la moyenne nationale. Ils ont majoritairement voté pour la souveraineté populaire et nationale et ont donné un sens politique réconfortant à leur vote car sans ambiguïté.

La ville renoue avec un passé politique pas si lointain où se côtoyaient un gaullisme populaire et social (1959 à 1977) et la tradition républicaine, laïque et ouvrière du PS et du PCF (1977-1983-1989). Elle rappelle au bon souvenir l'immense victoire du NON au référendum de 2005 sur le traité européen en renouvelant avec force l'avertissement donné à l'époque, bafoué par Jospin et Sarkozy.

Ce retour aux fondamentaux après de longues années d'une municipalité molle, de compromis chrétien démocrate avec le rocardisme, maintenue aux commandes  en raison d'une forte présence du Front National et de la position, justifiée à l'époque, du refus des gaullistes et de la droite d'une quelconque alliance, a considérablement affaibli le mouvement populaire et a rejeté bon nombre de nos concitoyens dans l'abstention.

D'où mon incompréhension totale de la position du maire de soutenir M. Macron à l'opposé de ce que viennent de dire les tourquennois !

Soyons honnête, le discours clair mobilisateur de Mélenchon, discours de classe (notamment lors de sa venue à Tourcoing), a réveillé les ardeurs et s'ajoute, que ça plaise ou non, à l'évolution républicaine et populaire de Mme Le Pen.

Un mouvement populaire, national, de progrès, d'une nouveauté extraordinaire peut se créer en France si convergent les voix du monde du travail, des insoumis, des patriotes pour rejeter la candidature Macron et le battre.


Ma ville, grande cité de labeur et de progrès, peut être exemplaire.